Le cas de Filippis

Publié le par BoyBoy

Vittorio de Filippis, ancien directeur de la publication au Journal Libération, a été mis en examen pour diffamation après avoir été interpelé à son domicile vendredi dernier. Cette plainte a été déposée par Xavier Niel, le fondateur du FAI Free. Jusque là, me direz-vous, rien d'extraordinaire.


Cette interpellation est pourtant remarquable de par la brutalité de son exécution. Reprennons au début.


Mr de Filippis avait précédemment reçu une convocation à laquelle il n'a pas daigné répondre. La juge d'instruction en charge de l'affaire a donc délivré un mandat d'amener. Ce dernier permet l'utilisation de "la force publique" afin de présenter la personne immédiatement au juge.


Ainsi, les policiers sont allés interpeler le journaliste à son domicile à 6H40 le matin de vendredi, procédant à son menottage, et l'empêchant de se servir de son téléphone. Il est contraint de laisser ses enfants mineurs seuls à son domicile.


Le code de procédure pénale prévoit que le mandat d'amener doit donner lieu à la présentation de la personne mandatée immédiatement devant le juge d'instruction. Vous vosu doutez bien qu'à 6h30 du matin peu de juges sont au tribunal... Il a donc été conduit au commissariat où c'est seulement ici qu'on lui a fait par de l'existence de ce mandat d'amener.


Outre ces nombreux détails procéduraux totalement illégaux que même l'ancien président de la ligue des droits de l'homme a reconnus stupéfiants, Mr de Filippis a également subi une fouille au corps intégrale, ce qui n'est prévu dans aucun texte, si ce n'est concernant les douanes.


Ces actes démesurés face à "une infraction de presse" mettent à mal les principes de dignité de la personne et de liberté.


Grâce à sa position, l'ancien directeur de la publication de Libé a su rendre son cas hypermédiatique ; hélas il n'est qu'un des rares cas existants que l'on tait quand il s'agit de gens peu connus, surtout s'ils s'appellent Mohammed (comme le dit Maître Eolas).


De leur côté, Michèle Alliot Marie et Rachida Dati défendent leurs hommes considérant ces actes comme appartenant à la "procédure".


Néanmoins, face à la répétition de telles faits lors des cas d'arrestations qui sont de plus en plus musclées et nombreuses à mal tourner, la ligue des droits de l'homme a considéré comme « urgent de réagir contre des dérives de plus en plus inacceptables de pratiques judiciaires et policières qui deviennent incompatibles avec l'Etat de droit. »


De son côté, les syndicats de journalistes et les associations de presse crient au scandale et montent au créneau face aux libertés de la presse baffouée.


Bienvenue au pays des droits de l'homme ! (cas 2)



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